Alors que les soldes débutent officiellement ce mercredi, nombre d’indépendants ont exprimé ces derniers jours leur intention de ne pas y participer, en tout cas pas aux dates imposées. Mais seront-ils vraiment nombreux ?
« Cette année c’est la goutte de trop, alors que l’on a été contraint de fermer de mi-mars jusqu’au 19 mai, on veut nous obliger à solder nos collections tout juste un mois plus tard, ce sera sans moi ». Jacqueline, commerçante installée à Paris, est sûre d’elle, cette année, les soldes débuteront mi-juillet dans sa boutique, pour une durée de seulement 2 semaines. « Au moins ça me permet de rester dans les règles, après tout rien ne nous oblige à commencer les soldes le 30 juin ». Elle n’est pas la seule, suite au sondage que nous avons mené sur la possibilité d’adapter le début des soldes en fonction des besoins des indépendants, une grande majorité de commerçants s’y sont montrés favorables :
Qu’en sera-t-il concrètement ?
Si l’idée d’adapter les dates de soldes séduit visiblement nombre de commerçants, reste à savoir si dans les faits ce “boycott” se mettra véritablement en place. Malgré les déclarations d’intentions, tous ne sont visiblement pas encore prêts à franchir le pas. A juste titre, dans la mesure où aucun véritable mouvement rassemblant l’ensemble des indépendants n’a pu se mettre en place. Et que les grandes enseignes ont de leur côté déjà commencé des opérations de promotion agressives. « Si je regarde juste dans ma rue, les avant-soldes ou autre ventes privées ont débuté dès le début du mois de juin, confirme Leila, gérante d’une boutique de lingerie à Toulouse. Forcément de plus en plus de clientes me demandent aujourd’hui si tel ou tel produit sera mis en solde, et repoussent déjà leurs achats. Dans ce contexte, c’est difficile pour moi de retarder encore les soldes, et voir ma clientèle se tourner encore plus vers la concurrence….»
A l’image de Leila, nombre de commerçants nous ont fait part de cette obligation de débuter les soldes au 30 juin, souvent à contrecœur. Mais au vu de la situation financière de leur entreprise, après plusieurs fermetures consécutives, le choix est souvent restreint… « On est pris entre deux feux, entre ce que nous réclament les clients, la pression des grandes enseignes qui commencent déjà à communiquer massivement sur les soldes, et d’un autre côté le besoin de continuer à vendre sans rabais, explique Thomas, détaillant en prêt-à-porter homme du côté de Tours. Pour l’instant je n’ai pas encore pris de décision, je pense solder seulement à partir de ce samedi, mais ça peut encore évoluer en fonction de comment les clients réagissent. » D’autres, à l’image d’Emilie, à la tête d’une boutique de chaussure à Fréjus, ont carrément pris la décision de ne rien solder. « Les soldes ne sont plus vraiment un évènement aujourd’hui, et je refuse de me faire dicter mes marges par des dates arbitraires. Je pense que je ferais seulement des promotions à la rentrée, avec une communication ciblée sur ma clientèle, je trouve que c’est plus juste pour tout le monde », justifie-t-elle. Et vous commerçants, quelle décision avez-vous prise pour cette période de soldes ?
Sources : https://lechommerces.fr/soldes-les-independants-vont-ils-repondre-presents/?utm_source=email&utm_campaign=News_B2M_n168&utm_medium=email